Antoine
de Saint-Exupéry
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Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry (29
juin 1900, Lyon - 31 juillet 1944 disparu en vol) était un écrivain et
aviateur français. Son expérience de pionnier de l'aviation et de pilote de
guerre lui donnera toute la légitimité pour délivrer son principal message :
c'est par le dépassement de soi que l'on devient un Homme.
Parcours
Saint Exupéry naît en 1900 dans une famille de la haute bourgeoisie
française. Il partage une enfance heureuse entre 5 frères et sœurs. Mais en
1904, son père décède subitement d'une crise cardiaque, laissant Marie de
Saint Exupéry éduquer seule ses 6 enfants. Il écrivit un petit journal avec
ses frères et ses sœurs. La mère de St-Exupéry vit plus ou moins bien ce
veuvage prématuré, son naturel optimiste lui permet de faire face à ses
obligations. D'une sensibilité "à fleur de peau", elle va tisser des liens
privilégiés avec Antoine, et lui offrira une excellente éducation, en lui
donnant à chaque instant le meilleur d'elle-même. Elle transmettra à son
fils adoré des valeurs que St-Ex conservera toute sa vie: honnêteté, respect
d'autrui, pas d'exclusivité sociale. Elle est une femme exceptionnelle qui
consacra sa vie à ses enfants, avec un humanisme que St-Ex cultivera tout au
long de ses voyages. St-Ex passe toute son enfance à St-Maurice de Rémens
entouré de ses frères et sœurs. Les plus beaux moments de sa vie dira-t'il
plus tard. Mais à l'été 1917, un drame va faire voler en éclats ce tableau
idyllique. Souffrant le martyr à cause de maux articulaires, François, le
frère cadet, le compagnon de jeux, décède.
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C'est tout un pan de la vie d'Antoine
qui s'écroule. En un instant, il passe de l'adolescent à celui de chef de
famille. Il devient un homme. 10 ans plus tard, la tuberculose emporte sa
sœur Marie-Madeleine.
En 1926 Il est engagé par Didier Daurat, Directeur de l'Exploitation des
lignes Latécoère (puis Aéropostale), pour effectuer d'abord du transport de
courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar (Sénégal) alors qu'il
rédigeait son premier livre, L'Aviateur. En 1927, il est nommé chef d'escale
à Cap Juby au Maroc avec pour mission d'améliorer les relations de la
compagnie avec les dissidents Maures d'une part et avec les Espagnols
d'autre part; c'est là qu'il rencontrera Jean Mermoz et Henri Guillaumet. En
septembre 1929, il rejoint ces derniers en Amérique du Sud pour contribuer
au développement de l'Aéropostale jusqu'en Patagonie.
Il se marie à Agay en 1931 avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée
en 1979), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit
pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se
consacrant à l'écriture et au journalisme.
En 1939, il est brièvement réintégré à l'armée de l'air où il effectue de la
reconnaissance aérienne puis il quitte la France pour New York avec pour
objectif de faire entrer en guerre les Américains, puis pour le Québec en
1942. Catalogué comme gaulliste par les uns, pétainiste par les autres, il a
du mal à faire entendre sa voix et finalement au prix de nombreux efforts,
en 1943, il réussit à se faire affecter à son ancien escadron de
reconnaissance pour quelques missions photographiques au-dessus de la
France, de l'Allemagne et de l'Italie considérant, comme ce fut le cas avec
l'Aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes
pour en témoigner.
Stèle commémorative à l'aéroport de Bastia.
Stèle commémorative à l'aéroport de Bastia.
Le 31 juillet 1944 , son F-5B-1-LO, version photo du P-38 Lightning ,
s'écrase dans la Méditerranée alors qu'il effectuait une mission de
reconnaissance (décollage de Borgo, cap sur la vallée du Rhône, cap sur
Annecy et retour par la Provence).
Des morceaux de son appareil ont été retrouvés en 2000 et formellement
identifiés le 7 avril 2004 grâce à son numéro de série. Auparavant un
pêcheur avait trouvé sa gourmette dans son chalut. Ils permettent de savoir
que le crash a eu lieu près de l'île de Riou, au sud du massif des
Calanques, entre Cassis et Marseille.
La reconnaissance de la France
Sa ville natale de Lyon, en hommage à l'écrivain et en
clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas
en aéroport international Lyon Saint-Exupéry.
Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire.
Son œuvre
Si elle n'est pas tout à fait autobiographique, son œuvre est largement
inspirée de sa vie de pilote aéropostal, excepté pour Le Petit Prince(1943)
- sans doute son succès le plus populaire - qui est plutôt un conte poétique
et philosophique.
Il en écrivit d'autres, sans doute moins connues. On pourrait citer Courrier
Sud (1928), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre
(1942), Lettre a un otage (1943), Ecrits de guerre (rassembles en 1982), et
Citadelle (posthumes, 1948). Tous ses romans racontaient l'histoire de ses
voyages en les rendant fiction et en créant de la fantaisie.
Vol de nuit
Sortie en décembre 1930, cette œuvre valut le Prix Femina à Antoine de
Saint-Exupéry. Elle a connu de multiples traductions et son adaptation
cinématographique fut même vendue à Hollywood. À partir de cette année-là,
le pilote laissa de plus en plus la place à l’écrivain.
Citadelle
Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par
Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte
dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de
l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs
en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions.
«Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle
devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état
actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes
thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les
éclairer d'une de ses images dont il a le secret» (Simone de Saint-Exupéry).
Le Petit Prince
Le livre fut édité à New York en 1943 et, pour des raisons techniques, les «
aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont
suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait
une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été
modifiés de façon mineure. L'édition Folio parue récemment a été apparemment
la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de
bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus
réduit (les techniques d'impression ayant elles aussi fait des progrès
depuis 1943).
Anecdotes
* Attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, il cherchait depuis
l'enfance à échapper aux bornes de son milieu aristocratique. Il avait
multiplié les défis, comme l'aviation, cultivé les amitiés les plus
improbables - son meilleur ami, Léon Werth, était communiste -, et tenté
d'apprivoiser des animaux sauvages : renard des sables, gazelle, caméléon,
bébé phoque, puma, lionceau, qu'il embarquait parfois dans son avion, au
grand dam de ses mécaniciens - l'un d'eux finira à l'hôpital, après
l'épisode du lionceau.
* Saint-Exypéry fut le seul pilote étranger autorisé à monter à bord de
l'avion géant soviétique Tupolev ANT-20 Maxim Gorky.
* Lors de l'émission du billet de 50 francs à l'effigie d'Antoine de
Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille en
typographiant le nom « Antoine de Saint-Exupéry » sur le billet. (Le billet
de 50 F fauté.)
* Orson Welles avait acheté les droits du Petit Prince et avait proposé à
Walt Disney de l'adapter en animation. Après l'avoir lu, Disney a dit qu'il
n'y avait pas de place pour deux génies dans l'entreprise.
Bibliographie
* 1926 : L'Aviateur
* 1928 : Courrier sud
* 1931 : Vol de nuit (Prix Femina)
* 1938 : Terre des hommes (Grand prix du roman de l'Académie française)
* 1942 : Pilote de guerre
* 1943 : Lettre à un otage
* 1943 : Le Petit Prince
* 1948 : Citadelle, ouvrage posthume
* 1982 : Ecrits de guerre 1939-1944, recueil de lettres, posthume
Écrits de circonstances
* « La Paix ou la guerre » (1938 pour Paris-Soir)
* « Moscou » (1935 pour Paris-Soir)
* « Espagne ensanglantée » (août 1936 pour L'Intransigeant)
* « Madrid » (Juillet 1937 pour Paris-Soir) |